Une dynastie de libraires-imprimeurs
Les Faulcon entrent dans le monde du livreau XVIIᵉ siècle, en tant que simples libraires à Poitiers. Louis (1606-vers 1660) est le premier à vendre deslivres, tradition perpétuée par un de ses fils, Jacques (1645-1688). Lefils de ce dernier, Jacques, est le premier à en imprimer. et devient donc lepremier imprimeur-libraire de la famille. De fait, dès 1701, Jacques IIFaulcon (1681-1745) est associé, entant que libraire, à sa mère, veuve de Jacques Ier Faulcon. Devenuimprimeur, il travaille avec son beau-père Jean II Fleuriau (1651-1711).Il lui succède en tant qu'imprimeur duRoi en 1710 puis, à sa mort, à la tête de l'imprimerie familiale, situéeprès de Notre-Dame-la-Grande. Il est, entre autres, linitiateur de l'usaged'une marque parlante, un faucon. Deux de ses fils furent imprimeurs-libraires,Jean et Jean-Félix.
Fils aîné de Jacques II, Jean, dit Jean Faulcon lAîné (1705-1776) nestcependant pas son successeur. Il crée son propre établissement «au bas dela rue des Cordeliers». Dès 1729, il se définit comme imprimeur del'Université. En 1743, il est reconnu imprimeur surnuméraire. Après la mort deson père, en 1745, il obtient un brevet d'imprimeur ordinaire et l'annéesuivante la charge d'imprimeur du Roi et collabore parfois avec son frèreJean-Félix. Il décéde sans enfant et sa veuve, respectant ses volontés, renonceau titre d'imprimeur du Roi et à son atelier en faveur de son beau-frèreJean-Félix.
Fils puîné de Jacques II, Jean-Félix Faulcon (1713-1782) luiest associé dès 1739 et lui succède. En 1746, il est reçu imprimeursurnuméraire et en 1776, comme suite au décès de son frère Jean, imprimeur duRoi. Jean-Félix est également imprimeur de l'Évêché, de l'Université et del'Hôtel-de-Ville de Poitiers. À partir de 1776, Jean-Félix travaille avec songendre François Barbier (175.?-1818), qui hérite de son imprimerie, saveuve s'en démettant rapidement. Son fils Félix-Marie (1758-1843), ledernier des Faulcon, vu qu'il s'éteignit sans descendance, préfère embrasser,non sans succès d'ailleurs, une carrière juridique et politique.
Le livre, objet de lannonce
Ce livre non daté et intitulé"Coutumes du comté et pays dePoitou, anciens ressorts et enclaves dicelui" a été réaliséau deuxième semestre 1772 à Poitiers dans limprimerie de Jean Faulcon lAîné, Imprimeur du Roi, au bas de la rue desCordeliers. Il est citédans la "Bibliographie descoutumes de France: éditions antérieures à la Révolution..." de Gouron,p. 222 (1799), dans la "Bibliographiepoitevine ou Dictionnaire des auteurs poitevins et des ouvrages publiés sur lePoitou jusquà la fin du XVIIIe siècle" de Eugène Letard de LaBouralière, p. 294, et dans "Limprimerieet la librairie à Poitiers pendant les XVIIe et XXVIIIe siècles" de LaBouralière, p. 95.
Louvrage comprend trois livres en un seul, trois parties avec despaginations et signatures distinctes.
La première partie (252 p.) traite des coutumes du comté et pays duPoitou, de ses anciens ressorts et enclaves et se termine par lApprobationdu texte par la Chancellerie, signée Rousselet, le "Privilège duRoi" donné le 8 septembre 1772 par le Roi en son Conseil, signé par Lebègueet "Registré sur le registre XVIII.de la chambre royale & syndicale des libraires & imprimeurs de Paris,numéro 2115. fol. 758 conformément au règlement de 1723. A Paris ce 14 octobre1772. Signé, J. P. Hardy, Adjoint" . La fin de cette partiepermet donc de dater très sûrement la parution du livre.
La seconde partie (126 p.) possède sa propre page de titre : "Traitéde la nature et usage des marches séparantes les provinces de Poitou, Bretagneet Anjou" par Monsieur Gabriel Hulin, Licencié-es-Droits, ProcureurFiscal à Thiffauges. A Poitiers, de limprimerie Jean Faulcon lAîné, Imp. duRoi et du Conseil Supérieur.
Enfin, la troisièmepartie (153 p.) donne le "Texte de la Coutume de Paris".
Le livre,imprimé in-12 possède 531 pages en tout et pour tout. Il pèse 0,210 KG etmesure 13,5 cm de hauteur pour 8,5 de largeur; son épaisseur nexcède pas 3 cm.Cest une pleine basane racinée et marbrée (couleur marron) avec un dos à 4nerfs. Lentre-nerfs est orné de fleurons dorés à la palette; chaque caisson àfleuron, y compris celui du titre doré également, est encadré dun double traitdoré. Les filets de coupe et de coiffe sont dorés à la roulette. Les gardessont marbrées et les tranches peintes en rouge carmin. Cest un bon exemplairedans sa reliure dépoque (XVIIIe).